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LA PIERRE DES PLOCHÈRES

 

Page réalisée par les élèves de 7 à 11 ans. Extrait de l'ouvrage "De pierres en page", édité en 1999 chez Hatier à Paris.

L'interview d'un carrier

La pierre des Plochères est presque unique au monde. On la trouve à Saint-Pierre-du-Chemin. Elle peut être rose ou grise. Quand on la touche, elle est lisse, douce mais si elle n'est pas polie, elle "pique". Elle est plutôt plate. La pierre des Plochères a été exploitée dans plusieurs carrières. Aujourd'hui, celles-ci sont toutes fermées.

De quoi est-elle composée ? On peut voir des paillettes de mica noir et des cristaux blanchâtres ou rosés qu'on appelle feldspath. C'est ce qu'on appelle encore un gneiss. La pierre des Plochères est donc un gneiss talqueux car, quand on frotte deux pierres entre elles, ça fait de la poudre comme du talc.

D'où vient cette pierre ? Un géologue, M. Bresson, est venu en 1988 à Saint-Pierre-du-Chemin pour expliquer son origine. Il y a 500 millions d'années, un volcan a explosé et la cendre de ce volcan s'est transformée en pierre au fil des siècles. Elle est composée d'oxydes qui lui donnent cette couleur rose et d'amiante qui la fait résister au feu ; on dit que c'est une pierre réfractaire parce qu'elle résiste au feu. Si on la chauffe à plus de 1000 degrés, une couche de verre se forme, épaisse comme le doigt.

Que faisait-on avec cette pierre ? Avec les petits morceaux, on pouvait bâtir des muraille. Ceux de moyenne dimension servaient à la construction des maisons, corniches, entablements, jambages de portes, encadrements de fenêtres, couverture pour les murs d'appui. Ceux de grande dimension servaient à faire des fours à tuiles ou à chaux, des foyers de cheminées, des escaliers, des puits.


 

UN CARRIER

Entretien avec Monsieur Albert BODIN le 12 octobre 1998

Jusqu'à la fermeture de la carrière en 1956, Monsieur BODIN était tailleur de pierres. Il aimait bien son métier même si c'était difficile : il était toujours courbé, toujours penché, les pieds dans l'eau bien souvent, immobile pendant douze heures. Pour lui, c'était un beau métier, un métier passionnant.

Ceux qui étaient dans le fond de la carrière et qui sortaient les gros blocs, on les appelait des carriers. Ceux qui étaient en haut de la carrière et qui taillaient la pierre, on les appelait des tailleurs de pierre. Il fallait donc extraire la pierre puis la tailler aux dimensions pour les fours et les maisons.

Avant la guerre, dans les années trente, avec la pierre des Plochères, on faisait toutes sortes de choses pour les maisons : les fenêtres, les portes, les linteaux... Après la guerre, les ouvriers ont travaillé uniquement pour les fours à chaux et les hauts-fourneaux. Aujourd'hui, le travail de la pierre des Plochères n'existe plus. La brique réfractaire l'a remplacée. Ça coûtait trop cher de faire tout ça à la main.

La pierre de carrière de Moulin est beaucoup plus rose que celle de la route de l'Andourie ou de la Chambodière. Par contre, elle est moins réfractaire. Elle est plus jolie pour les constructions des maisons.


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